Jean-Baptiste
Colbert naquit à Reims en 1619, son père étant
un marchand drapier.
La carrière de Colbert débuta sous l?égide du cardinal Mazarin dont il était le gestionnaire de l?immense fortune personnelle. Sa loyauté envers la couronne était inflexible, tout comme son talent de politicien, c?est pourquoi Mazarin le recommanda à Louis XIV au moment de son décès.
Comme son mentor, Colbert faisait partie du clan hostile à la montée en puissance du Surintendant des Finances Nicolas Fouquet. Il contribua d?ailleurs à sa perte en l?accablant d?accusations plus ou moins fondées après son arrestation en 1661.
Après la prise de pouvoir personnel de Louis XIV, Colbert fit preuve d?habileté et resta un peu en retrait pour ne pas blesser son Monarque. Cependant, Colbert était un grand travailleur, traitant de nombreux dossiers pour le compte du Roi.
Il fut nommé Surintendant des Finances en 1661 en remplacement de Fouquet puis Surintendant des Bâtiments du Roi, des Arts et Manufactures en 1664.
De par sa richesse et son goût, Colbert fut un grand mécène. Il protégea le peintre Charles Le Brun qu?il plaça à la direction de la Manufacture des Gobelins. Cette importante industrie fut créée en 1662 et elle permit de fournir en objets d?arts les demeures royales et aristocratiques françaises mais aussi d?exporter dans les cours européennes.
Colbert prit également l?initiative de la restructuration du palais des Tuileries de 1664 à 1671 afin de retenir Louis XIV à Paris alors que celui-ci était de plus en plus attiré par Versailles. Il confia l?architecture à Louis Le Vau, la décoration à son protégé Charles Le Brun et les jardins à André Le Nôtre. Colbert suivait le chantier de très près et donnait son accord sur tous les détails de décoration. Les nombreuses représentations de couleuvres, emblème de Colbert, attestaient de l?omniprésence du Surintendant des Bâtiments.
Colbert chercha toujours à organiser les choses pensant que cela accroissait la productivité. Ainsi pour regrouper les gens lettrés et les savants, il créa plusieurs académies dont l?Académie des Inscriptions et Belles Lettres en 1663, l?Académie des Sciences en 1666 et l?Observatoire en 1667.
La politique de Colbert pour rétablir les finances de l?Etat fut vaine du fait des guerres et des dépenses royales cependant, il essaya de réformer l?Administration pour que celle-ci fût plus efficace.
Sa
principale mesure fut l?intervention de l?Etat dans l?économie
avec une politique d?investissement dans les industries ce qui
permit à la France de devenir une grande puissance
exportatrice de produits manufacturés de haute qualité
dont les bénéfices apportaient l?or au Trésor
royal. Pour soutenir ces exportations, Colbert mit en place une
taxation très sévère sur les produits étrangers
et afin d?acheminer les biens français, il fit aménager
un grand réseau de voies carrossables et des ports maritimes.
Ces mesures de développement économique conservèrent
le nom de son créateur et elles sont encore connues sous le
nom de colbertisme.
Au début, le colbertisme fut un facteur de développement économique pour la France mais il devint une entrave par la suite puisqu?il restreignait l?évolution des industries et des salaires. De plus, les taxations abusives de produits étrangers étaient des enjeux importants qui aboutissaient généralement à la guerre avec les pays concernés.
La concurrence du clan Louvois
Après le demi-échec de sa politique économique et de son illusoire combat contre les dépenses royales qu?il jugeait trop grandes, Colbert fut de plus en plus concurrencé par le Ministre de la Guerre Louvois qui flattait la gloire militaire du Roi et dont le clan familial montait en puissance.
Colbert mourut à Paris en 1683.
Guillaume CRIEF