Philippe de Champaigne naquit à Bruxelles le 26 mai 1602 dans une famille modeste. Il reçut tout de même une bonne éducation et se dirigea vers la peinture.
Voyage à Paris
N?aimant pas le style de Rubens, il refusa d?entrer dans son célèbre atelier, et Philippe préféra partir pour Paris en 1621. Jacques Fouquières l?y accompagna et lui apprit l?art de réaliser de sublimes paysages.
Dans le Quartier Latin, il rencontra Nicolas Poussin avec qui il tissa des liens d?amitié. Il acquit des connaissances auprès de peintres maniéristes comme Nicolas Duchesne dont il épousa la fille et il repartit pour Bruxelles en 1627.
Décoration du palais du Luxembourg
En 1628, il fut appelé d?urgence à Paris pour succéder à son beau-père comme peintre de la Reine-Mère Marie de Médicis et réaliser un travail exceptionnel, la décoration du nouveau palais du Luxembourg.
Naturalisation et commandes royales
L?année suivante, en 1629, Philippe de Champaigne fut naturalisé français et quitta la charge de peintre de la Reine pour se placer sous la protection du Roi Louis XIII et de Richelieu. Les deux maîtres du Royaume ainsi que de nombreux ministres et hauts fonctionnaires lui confièrent de nombreuses commandes concernant des portraits qui monopolisaient l?activité du peintre.
Le portraitiste de la haute société
Il fallut attendre la mort du Roi Louis XIII et de son Cardinal pour que Philippe de Champaigne pût enfin recevoir des commandes de la noblesse et des parlementaires de la Ville de Paris. Il devint alors le portraitiste à la mode et tout le monde souhaitait passer commande. Il se consacra également à certaines commandes religieuses et il permit ainsi la décoration de nombreuses églises parisiennes comme Saint-Séverin ou Saint-Gervais.
Cofondateur de l?Académie royale
En 1648, Philippe de Champaigne fut cofondateur de la célèbre Académie royale de Peinture et de Sculpture pour le compte de laquelle il exécuta Saint-Phlippe, toile exposée au Louvre.
Depuis 1653, il était même professeur de l?Académie et possédait un atelier formant de nouveaux talents dont son neveu Jean-Baptiste de Champaigne qui l?assistait dans ses commandes, notamment lors de la décoration de l?Appartement du Roi à Vincennes en 1659.
Décoration de l?Appartement du Dauphin aux Tuileries
Dans la Grande Chambre du Dauphin, Philippe peignit en composition centrale du plafond, Minerve et Mercure montrant à écrire à Achille, entourée de quatre peintures de son neveu Jean-Baptiste de Champaigne, présentaient les exercices nécessaires au Prince représenté sous les traits d?Achille enfant.
En fait, il semble que Philippe laissa de plus en plus la place à son neveu qui était son digne héritier et qui reprenait peu à peu les affaires de son oncle et mentor.
La fin de carrière
Philippe sentait que son art n?était plus très en vogue dès 1661 et il se tourna donc vers la peinture religieuse d?où vint son chef-d??uvre, l?Ex-Voto, peint en 1662. Comme nous l?avons vu précédemment, son dernier grand chantier fut le palais des Tuileries mais il laissait déjà à son neveu le soin d?achever cette commande. Il se retira progressivement et mourut à Paris en août 1674.
Guillaume CRIEF